Burundi
Le parti au pouvoir au Burundi de nouveau épinglé par l’ONG internationale Human Rights Watch. Dans un rapport dévoilé ce jeudi, l’organisation pointe la ligue des jeunes du parti au pouvoir accusée de tuer et torturer en toute impunité.
Ce n’est pas la première fois que les Imbonerakure (“ceux qui voient loin” en kirundi, la langue nationale) sont cités dans les colonnes d’un rapport de Human Rights Watch. Très souvent accusés d’abus, l’ONG estime cette fois que leurs exactions ont pris de l’ampleur dans certaines régions ces trois derniers mois.
Les membres de la ligue des jeunes du parti au pouvoir sont notamment accusés d’avoir brutalement tué, torturé ou tabassé des dizaines de personnes dans tout le pays.
Human Rights Watch cite le cas d’un garçon de 15 ans battu à mort, ou encore deux personnes éborgnées dont une piétinée à mort. Des cas d’attaques au couteau ou à la matraque sont également dénoncés.
Les victimes, souligne HRW, sont parfois accusées de soutenir l’opposition. Parfois, elles n’ont aucune idée de la raison pour laquelle elles ont été visées.
Pour l’ONG, les exactions des Imbonerakure – qualifiés de miliciens par les Nations unies – sont d’autant plus inquiétantes dans la mesure où elles ne sont quasiment jamais punies par le gouvernement. “Ils jouissent d’une impunité quasi-totale, le gouvernement rechignant à les sanctionner”, écrit-elle dans son rapport.
Pis, l’organisation met en relief la proximité entre ce groupe de jeunes avec le redouté Service national de renseignement (SNR).
“Les Burundais vivent dans la peur de la prochaine attaque. Ils ont peur de parler, de dénoncer les tueries, les tortures et les autres sévices”, déplore Ida Sawyer, directrice pour l’Afrique centrale à HRW.
“Les tueurs et les tortionnaires qui commettent des violences aussi librement et les responsables burundais qui les soutiennent doivent savoir qu’il y aura des conséquences pour ces actions”, ajoute-t-elle.
Plongée dans une crise politique depuis avril 2015 où le président Pierre Nkurunziza a décidé de briguer un troisième mandat, le Burundi est cité dans des affaires d’exactions, très souvent imputées au camp présidentiel.
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